Étape 1 : les Gazelles tirent déjà des premiers enseignements
9 MARS | DAR KAOUA - DAR KAOUA
Étape 1
C’était une longue journée pour les Gazelles qui avaient sept balises à trouver pour leur première étape. Après la mise en jambe, place aux choses sérieuses pour les équipages qui continuent de prendre leurs marques dans le désert.
Après un prologue mitigé selon les équipages, la compétition commence véritablement ce jeudi 9 mars avec des équipages dans les starting-blocks. « On est prêtes, on a fait toutes les erreurs hier donc aujourd’hui, on est au taquet », confirme Emmanuelle, de la team 124 (Maude TIBERGHIEN / Emmanuelle NAJBERG - magirus). « Le but, c’est de s’amuser, c’est tellement beau en plus ! On a déjà tout gagné », rappelle sa coéquipière Maude. Si le prologue de la veille ne comptait pas dans le classement, il a permis aux Gazelles de se faire une idée de leur progression dans la course. « On a été rassurées par rapport à hier car, au final, on termine pas mal classées », se félicite Cécile, de la team 150 (MELAINE VANDENABEELE / CECILE AVISSE), qui prend donc le départ de cette première étape « sereinement ».
Quelques mètres seulement après le départ, les équipages descendent de voiture pour prendre leur cap. Un exercice qu’elles répèteront tout au long de la journée et qui deviendra une habitude. Pour les électriques, la difficulté supplémentaire est que les Gazelles doivent régulièrement s’arrêter pour gonfler et dégonfler leurs pneus dès qu’elles croisent un peu de sable sous peine de se tanker. « Moins de pression, ça permet au pneu une meilleure adhérence, on s’en est rendues compte hier avec la Zoé », explique Cendrine, de la team 503 (SOPHIE FLEUREAU / CENDRINE MERRER - H2X-Ecosystems).
Armelle et Cindy, de la team 600 (Armelle MEDARD LANG / Cindy DEHAIL - AXE ECOLOGIE), ont elles aussi passé un bon prologue au volant de leur prototype de chez Volvo, ce qui leur a permis de se rendre compte que « la voiture passe très bien dans le sable et dans les herbes à chameaux ». Un bon présage pour l’étape des dunes ! En attendant, la journée s’annonce plus caillouteuse que sableuse et les équipages progressent principalement sur de grands regs – des grands plateaux roulants de cailloux – le tout bordé de montagnes majestueuses et aux couleurs changeantes, tantôt noires, ocres ou encore sables, comme la montagne Begaa.
Les stratégies s’affinent
Contrairement à la veille, les Gazelles ne sont pas parties avec leurs cartes remplies des points du jour. Elles ont les coordonnées de la première balise où elles reçoivent le reste des checkpoints du jour, obligeant les équipages à s’arrêter plus ou moins longtemps avant de poursuivre leur cap. Les Gazelles s’installent, à l’arrière de leurs véhicules, sur les capots ou encore par terre. Audrey et Sandra, de la team 218 (Audrey LEMESLE / Sandra LEFEBURE - SAINT BRIEUC ARMOR AGGLOMERATION), placent les points sur les deux cartes, la 250 et la 100/1000e. Un bon moyen de s’assurer qu’il n’y a pas d’erreur. « Ça nous permet d’être sûres qu’on a les bons points », justifie Audrey.
La journée commence sous de meilleurs augures que la veille pour la team 504 (Marie-Louise COSTINHA / Celine DELAUNAY ). « On n’a pas trouvé de balise mais au moins on a appris beaucoup de choses qui nous servent aujourd’hui », commente Marie-Louise. « On part plus en confiance, on va adopter d’autres gestes », ajoute Céline. Pour les points du jour, chacune leur stratégie. Les unes placent tout, les autres préfèrent attendre d’une balise à l’autre pour avancer. « On va faire au fur et à mesure, comme ça on prend une petite pause à chaque fois », raconte ainsi Laetitia, de la team 171 (Sandra HONEL / Laetitia JACOMELLI - SOLVE RECRUTEMENT). Sabrina, de la team 305 (Sabrina ROGER MALRIEU / Céline ARBUS - MENUISERIE BRIOL), elle, préfère tout poser.
Les stratégies s’affinent au fil de la journée. Après avoir un peu grenouillé autour du CP2, c’est-à-dire tourné autour sans le trouver, les Gazelles de la team 152 (Stéphanie CHAFER / Laure BEER - AZIMUT PARTNERS), décident par exemple de sortir systématiquement toutes les deux prendre le cap : « c’est important que la pilote sache où elle va ». D’autant plus que Laure et Stéphanie ont décidé d’alterner leurs rôles de navigatrice et de pilote.
Des petits pièges à éviter
Du côté de Chaimae et Zineb, de la team 300 (Chaimae EL KINANI / Zineb YAAGOUBI - DACIA MAROC), la concentration est de mise. « On veut garder notre classement à tout prix », confient les Gazelles arrivées premières de leur catégorie crossover la veille. « On est en mode militaire, on a le nez dans la carte », s’amuse Zineb. Pourtant, mieux vaut garder l’œil ouvert et alerte car certaines balises donnent du fil à retordre aux équipages, obligés de sortir de voitures pour essayer d’apercevoir, au loin, le graal, c’est-à-dire le drapeau rouge symbolisant la précieuse balise. « On était à coté et on tournait au-dessus depuis une demie heure », racontent Clémence et Valérie.
« Est-ce que vous savez où vous êtes ? », interrogent ainsi les Gazelles de la team 226 (Stéphanie VERMEULEN / Marie-claude PERRIGAULT - AGRITRANSACTION), un peu perdues en arrivant à la balise 2 : « on croyait avoir trouvé notre CP mais ça n’est pas ici ». Les balises ne sont en effet pas toujours communes et diffèrent parfois selon les lignes de départ attribuées le matin. Pour savoir où elles sont, les Gazelles n’ont pas le choix : elles doivent se faire confiance et ne pas se laisser influencer par un drapeau rouge au loin. Une leçon qu’ont bien intégrée Sonia et Sandra, de la team 144 (Sandra BROTIN / Sonia BOUÉ - DCME). « Vue la configuration de la carte, on savait que le CP serait caché », s’amusent les Gazelles. « Ce qui compte, c’est de se faire plaisir et c’est ce qu’on fait tout en allant au maximum au cap donc on est fières de nous », confient les deux cousines.
Le derniers recours pour s’en sortir : trianguler ! C’est ce que font Sandrine et Laetitia, de la team 224 (Laetitia PERRUSSEL / Sandrine DURSAPT ) alors qu’elles cherchent leur troisième balise du jour. « Le fait de faire de la triangulation, ça rassure », confirme Sophie, de la team 503 (SOPHIE FLEUREAU / CENDRINE MERRER - H2X-Ecosystems). En tant qu’équipage électrique, elle et Cendrine ont une difficulté supplémentaire : gérer la batterie de leur véhicule. Un enjeu de taille si les Gazelles veulent rentrer au bivouac ! Pour ne pas gaspiller d’énergie, il faut faire des choix et parfois ménager la voiture en évitant des franchissements.
Les balises défilent et le temps file dangereusement. À 17h, de nombreux équipages n’ont pas encore passé leur CP4, ce qui augure un retour au bivouac à la tombée de la nuit voire une nuit en autonomie dans le désert ! Pourtant, mieux vaut garder un maximum d’énergie pour la journée du lendemain qui emmènera les Gazelles dans les dunes de l’erg Chebbi (également appelées Merzouga) et qui devrait réserver de belles émotions aux équipages.