Anaïs et Jessika, un jour après l’autre

Dans la vie, Anaïs et Jessika travaillent côte à côte et sur le rallye, elles peuvent compter l’une sur l’autre. Un esprit d’équipe primordial pour terminer l’épreuve des dunes de Merzouga.

« Les douches s’en souviendront ! » De retour des dunes, le duo 26 (Jessika LEPRETRE / Anaïs FREY)a d’abord pris une bière, puis une douche, le tout visiblement bien mérité. « On était pleines de sable, on en a pris de partout », se marre Anaïs.
Les deux vosgiennes sont pourtant intraitables avec l’hygiène. Anaïs, 38 ans est dentiste et Jessika, 32 ans, son assistante depuis quatre ans. En dehors du cabinet, cette dernière est aussi pilote automobile. « Depuis que je la connais, je l’entends parler de Dakar, de compétition… » énumère Anaïs, sportive elle aussi mais branchée randonnée. « Pendant le Covid, pour ses 30 ans, je lui ai donc proposé de s’inscrire ensemble au rallye des gazelles ».

Des frayeurs au volant

Sur la piste c’est donc Jessika qui conduit. Ses impressions sur le paysage ? « Je ne peux pas dire que j’apprécie autant qu’Anaïs. Je suis concentrée sur la route, je regarde plutôt les cailloux ! » Côté véhicule, les gazelles ont choisi la catégorie SSV et ne regrettent pas. « Nous ne sommes pas nombreuses. Les candidates se soutiennent, les plus anciennes sont de bon conseil. Et dans les dunes, même si on s’ensable, le buggy reste plus léger qu’un 4×4 et plus facile à détanquer ».
Un avantage non négligeable quand on conduit au beau milieu du désert. Les filles en ont fait l’expérience et se sont même fait quelques frayeurs. « On a voulu passer trop rapidement sur une dune et on a failli faire une belle cascade. On aurait pu tout casser. À ce moment là, je me suis demandée ce que je faisais là » reconnait Jessika. Heureusement, la magie du rallye a fait son œuvre. Embarquée sur la même voie que deux autres équipages, le duo a pu compter sur l’aide des copines des teams 22 (Audrey REYNAUD / Clémentine BOUCHE-BULLE - CAP 10) et 24 (Laurence PELGRIN / Géraldine ROCHER), « de vraies guerrières. » Ici, la solidarité n’est pas un vain mot !

À chaque jour suffit sa peine

Pour éviter la casse, elles sont rentrées au bivouac après seulement deux balises sur sept validées et trop de kilomètres effectués pour espérer s’en sortir au classement. « Moi qui ai l’esprit de compétition, j’aurais voulu faire mieux » déplore Jessika. « Mais si on veut finir, il faut prendre soin de notre véhicule ». Tant pis pour le podium, sa partenaire préfère rester philosophe : « il y a la gagne et puis il y a la réalité du terrain. »
Les aléas n’empêchent pas le duo de rêver à la prochaine étape. « On fait la part des choses pour bien s’entendre. Et puis surtout, on se dit qu’à chaque jour suffit sa peine. On est là pour profiter ensemble, c’est l’essentiel !»