Le restaurant du bivouac

Que celles qui souhaitent garder la ligne passent leur chemin ! Au restaurant du bivouac on mange et on mange bien. Chaque jour, la brigade de chefs cuisine pour près de 800 personnes en composant avec les contraintes imposées par le désert.

Le restaurant du rallye des gazelles, c’est un peu comme une partie de loto : chacun parie sur le nombre de kilos qu’il prendra cette année. Trois, cinq, six … « Une fois, j’ai carrément pris sept kilos », confesse un organisateur dont on taira le nom, par pure sympathie.

Cuisiner avec le cœur

Dans les cuisines installées en plein désert, Ahmed Talkarloui enfourne des gratins de chou-fleur dans une chaleur étouffante. Tablier bleu et toque de chef, il régale les gazelles depuis plus de vingt ans. « Chaque année, on se retrouve entre amis, on est comme une grande famille. C’est un rendez vous que personne ne veut manquer. Les équipes ont hâte ». Chef cuisinier à Fez, au nord du Maroc, il dirige ici le stand international. À quelques mètres, une équipe de femmes assure la préparation des plats marocains, pastillas, aubergines farcies, poulet mekkali aux oignons caramélisés…
Le secret ? « Ce qui fait la cuisine, ce sont les mains et le cœur », assure le chef. Au vu des siennes, grandes et généreuses, et de son sourire contagieux, on le croit sur parole !

Rentrer pour retrouver le buffet

Sous la grande tente qui sert de restaurant, Magalie de l’équipe 103 (MAGALIE LAROSE / YANNICK FRARD - MATHE LEITE CONSTRUCTION) se régale d’avance. « On ne va pas maigrir, ils nous avaient prévenus ! On essaye de rentrer au bivouac pour l’heure des repas car on sait que le buffet nous attend ». Clara, vingt ans et toute nouvelle gazelle numéro 178 (Clara DUBANCHET LEPINE / Dorothée LEPINE - IKOS), avoue un faible pour le gratin dauphinois. « Il y a plus d’huile que de crème, ça change ! ».
Quant aux marocaines du rallye, elles valident la cuisine d’Ahmed et de ses acolytes. La team 257 (Jawhara BENNANI / Dounia BENNANI - PEUGEOT MAROC) assure manger « comme à la maison. On revient que pour ça », rigole Dounia, la mère, quinze participations au compteur.

Déjouer les difficultés

En tout, douze chefs, douze aides, six cuisinières, un pâtissier et un boulanger sont présents sur l’événement, tous orchestrés par Badr Essoujaa le responsable traiteur. Et le job n’est pas simple. « Il faut gérer le déplacement du campement, trois fois pendant le rallye. Faire attention à la météo qui peut amener des tempêtes de sable. Et surtout, conserver les aliments au frais, en qualité et en quantité ».
À titre d’exemple, 2 000 kilos de légumes, 1 170 kilos de viande et 800 poulets entiers sont consommés sur le rallye. Des restes ? « Il y en a peu », assure le traiteur. Car les rondeurs prises ici sont elles aussi de beaux souvenirs qu’emportent les gazelles, comme un peu de la générosité marocaine.