Marie et Noëllie, ne jamais lâcher

Ne vous fiez pas à leurs visages encore juvéniles. L’équipage 233 (Noëllie PIARD / Marie SAVOIE - Weldom à Bagnols sur Cèze) ont beau compter parmi les plus jeunes candidates, elles n’en sont pas moins compétentes et déterminées. Elles l’ont prouvées sur l’étape cinq, sur les pistes abîmées d’Oulad Driss.

Elles habitent le même village au cœur du Gard et se connaissent depuis l’enfance. Le rallye, c’est Noëllie, 26 ans, qui a lancée l’idée. « Pendant un stage, j’ai eu l’occasion de rencontrer une ancienne gazelle. Elle parlait de la course avec des étoiles dans les yeux » – se souvient cette responsable communication. « Je voulais attendre le bon moment, la fin de mes études, et surtout de trouver la bonne partenaire ». Il n’en a pas fallu beaucoup pour convaincre Marie, attachée de production dans le spectacle vivant. Une semaine plus tard, le duo créait son association pour recueillir des fonds. L’aventure était lancée.

Savoir se laisser aller

Au lendemain de l’étape cinq, les filles soufflent enfin. « C’était dur, très dur. C’est le premier jour où l’on a ressenti toutes les deux une accumulation de fatigue. C’est aussi la première fois où on a dû appeler l’assistance après s’être ensablées ». Une décision compliquée pour ces baroudeuses, qui ont pour mantra de ne jamais lâcher. Mais parfois, il faut savoir se laisser aller admet Marie : « On a beaucoup réfléchi mais on ne voyait aucune autre solution. C’était pas facile mais ça procure d’autres émotions, un lâcher prise dont on a pas l’habitude ».

Noëllie, qui pilote le pick-up, se souvient surtout de son angoisse. « Après le dépannage, il fallait encore se sortir des dunes, un enfer… Marie a su me remotiver et on a même fini par trouver notre balise ». Une fierté pour son amie – « j’en ai fondu en larmes de la voir dépasser sa peur ».

Retour à la vie normale

Dans les cent premières jusque là, cette mésaventure aura coûté des points aux filles. Venues pour l’expérience, les gardoises se sont laissées prendre au jeu du classement, comme de nombreuses gazelles. « Dès le début, on était dans les cent premières. Ensuite, on est passé dans les quatre-vingt premières, on s’est dit pourquoi pas grapiller des places… et puis avec l’assistance, on a dégringolé. On adapte désormais nos exigences au parcours de la journée », explique Marie.

Pour cette fin d’aventure, Noëllie admet avoir une petite appréhension du retour : « il va falloir gérer les émotions, reprendre nos téléphones et lire les centaines de messages reçus. Même si ma famille et mon chéri me manquent, sur le rallye on est dans notre bulle ». En s’attrapant les bras, les jeunes gazelles concèdent ne pas avoir envie d’en sortir, en tout cas pas encore. « Ici, on est ensemble… ».