Valérie et Clémence, du rire aux larmes en un tour de volant
RALLYE AÏCHA DES GAZELLES 2023
Autour du Rallye
Elles travaillent pour la même société, l’une à Lyon, l’autre à Rouen. Valérie et Clémence se sont rencontrées quelques mois avant l’aventure et partagent désormais leurs joies et leurs galères. À la veille de la seconde et dernière étape marathon, elles sont bien décidées à aller jusqu’au bout.
Elles ne se connaissaient pas et se découvrent complémentaire. À Valérie la rouennaise de 55 ans le calme – « Je m’énerve rarement, ça doit être la sagesse qui vient en vieillissant ». À Clémence la trentenaire lyonnaise le tempérament nerveux et le « côté bourrin ». Deux caractères différents mais qui sur le terrain, se complètent bien : « on ne s’engueule jamais ».
Ascenseur émotionnel
Leur duo s’est formé grâce à l’appel à candidature lancé par leur entreprise. En tout, une douzaine de candidatures parmi lesquelles celles de Clémence et Valérie. « On a fait connaissance via les réseaux sociaux et on s’est rencontrées la première fois au stage de conduite ». Sur le terrain, la réceptionnaire et l’assistante commerciale héritent de l’un des camions de leur société, spécialisée dans la fabrication de poids lourds.
« Je voulais vivre une aventure. Aujourd’hui, je me demande parfois ce que je fais là » – confie la doyenne de l’équipage 301 (Clémence PROLANGE / Valérie MASSI - MAN TRUCK & BUS FRANCE). Au bord des larmes, Valérie confesse les angoisses et les difficultés. « C’est en dessous de ce que l’on peut imaginer. Je ne suis pas du genre à pleurer mais là, je découvre des émotions que je ne me connaissais pas. Il suffit de franchir un obstacle pour être euphorique et se retrouver à pleurer l’instant d’après, parce qu’on s’est ensablées ».
Cache cache en plein désert
Dans les dunes, le marathon d’Oulad Driss s’annonce intense. Et même si Clémence est compétitrice, les filles ont choisi la sagesse. « On a déjà traversé pas mal de galères – énumère la benjamine. On a crevé deux fois, il a fallu changer les amortisseurs, notre voyant moteur ne s’éteint plus sans qu’on sache pourquoi… Pour la fin, on préfère taper moins de balises mais ramener le camion à bon port ».
La chasse aux balises peut s’avérer ardue. « C’est un peu comme le jeu du chat et de la souris » résume Valérie. Il arrive que les gazelles passent plusieurs heures à chercher ce qui est juste à côté, caché derrière une dune. Une leçon de patience et de dépassement de soi pour Clémence : « j’apprends énormément sur moi, mon petit coeur est plein d’émotions ».
Un lien indéfectible
Plus que tout, les deux femmes attendent cette seconde nuit dans le désert. « Retrouver les copines, comme lors du premier marathon. Dormir à la belle étoile, sans bruit ni lumière. Et puis surtout, après ça, on sait que c’est la ligne d’arrivée ». Clémence l’assure, elles vont tenir le choc. « Valérie sait qu’elle peut compter sur moi. On est liées à vie par cette aventure ». Au milieu du désert, une amitié est née.